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apr​è​s midi

by Le grand dam

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1.
gare à ce que tu souhaites car tu l'obtiendras si tu comprends pas, un jour tu verras ma sagesse dans l'avenir t'apparaitra comme si elle allait de soi mais ne t'empresses pas de devenir sage fais le pas à pas le grand pèlerinage quand t'arriveras tu t'ennuieras du voyage en mâchant de vieux adages mais souviens-toi toujours qu'il existe une vérité d’alchimiste plus qu'un roman fantastique pour les égarés j'insiste sur ce seul point d'arrivée une carrote éloignée pour toi qui a tout a gagner et une vie pour y songer si je parle tout bas c'est que tu es prêt à entendre ce que tant d'autres ne pourraient comprendre n'est pas donné à qui voudraient veux-tu savoir le secret? je ptetre l'air de rien, mais je fends le vent parmi les humains, on me méprend mais si on m'y force je déploies en un temps les pouvoirs du tout puissant quand viendra le jour du grand combat surtout ne t'inquiètes pas Le plomb transmuté en or te rendra plus fort suffit pas de croire, il faut savoir ne reste pas dans le noir vient dans mon laboratoire on écrira l'histoire car ce soir le plomb devient or
2.
C’est un effet délétère qui n’a rien à faire Sur nos champs d’action Trouvez raison C’est un cycle de misère balisé de lumière Une course imaginée Idéale La métaphysique des corps crée tout un décor Qui repose dans l’air comme autant de piliers de vent Mes pieds cherchent une traction Sous forme de raison Face à la question qui a pas de fond Si mes yeux sont grands ouverts ne t’étonne pas d’y voir Une fin des temps Le léviathan C’est qu’aligner tous les astres donne une cohérence À des points épars Sur fond noir La métaphysique des corps crée tout un décor Qui repose dans l’air comme autant de piliers de vent Mes pieds cherchent une traction Sous forme de raison Face à la question qui a pas de fond
3.
les ordinateurs détiennent le code de ton bonheur en haut d'une tour, une princesse, sous les cercles des vautours kraftwerk avant l'heure, roulait les dés, des robots de coeur à la tombée du jour, par maladresse, l'algorythme de l'amour aura compté à rebours si tu veux je vais t'aimer comme en temps de guerre nos lettres on les édifiera en reliques à l'abri du patrimoine numérique à la lueur de mon écran, des éclats de couleur l'odyssée de l'espace, ici sur terre, on y perd au change, hélas HAL 9000 a pas peur, de perdre le courant, l'humain le rebranche de peur toutes ses messes basses, un livre ouvert, le best seller des angoisses, dans la fosse au plus offrant si tu veux je vais t'aimer comme en temps guerre nos lettres on les édifiera en relique comme en temps de guerre et toi et moi on reviendra amnésiques à l'abri du patrimoine numérique
4.
J’avais écrit une toune d’amour Quand tu étais trop loin, quelle bravoure Ma belle amie m’a joué un tour Il y avait entre nous Le poids des kilomètres Pavés sans garde-fous Et un sentiment doux Et le message m’est parvenu T’avais fait du ménage Tu t’étais éperdue J’avais tourné la page D’une amitié adolescente Un peu gênée et insouciante Mais toujours réconfortante C’est une histoire comme une autre Mais cette là c’est la nôtre Jolie et pleine de fautes Pour les jours où j’ai vu noir T’as su me faire croire Encore à notre histoire Derrière nous y’a tous ce temps Y’en a encore plus devant J’ai choisi mon camp On avait élu résidence Au quartier le plus dense Où venaient tous les amours de ma vie Armée de bienveillance T’as pris pays T’es entrée dans la danse Et devenue la plus belle dans la ville
5.
Sourire aux oreilles Garçons et filles Courent les rues de la ville En vieilles espadrilles Une fenêtre étroite Entre adolescence Et la quête De jouvence Je me faufile À vélo parmi Les rôdeurs qui brillent Bien passé minuit Ma cité attire De partout les rêveurs Les enjôleurs Y’a une ouverture rapide dans une vie, le clignement des yeux que la postérité va retenir comme un âge d'or quand t’auras les années où on verra dans ton visage le résultat de ton parcours. À 19 ans, on se sent pu jeunes--en fait on est au plus vieux qu'on n’a jamais été, mais dans le spectre d'une existence on est toujours aux premiers pas. En fait, pendant un court moment on vit l'immortalité. Suspendu dans le temps, on regarde derrière vers l'enfance comme sur une éternité qu'on projette dans l'avenir. Quand je croise les immortels dans la ville, un vendredi soir à la fin de l'été quand les campus se remplissent, y'a des migrants des banlieues de Montréal ou de l’Ontario qui défilent les trottoirs, le sourire aux oreilles, puissants et insouciants. Je regarde mes tempes de cheveux blancs--ce symbole de beauté pour l’homme mature—puis j'me dis, avouons-le, que ça demeure le fait d’une vie qui expire un poil à la fois. Je sais que je suis trop jeune pour être vieux, trop vieux pour être jeune, mais prendre conscience du temps qui s’échappe, c'est un constat qui n’a pas d'âge. Dans mon cas j'aurais simplement passé l'étape de la vingtaine qui s'étend, à laquelle on s'accroche jusqu'à ce que les démons du midi nous pognent pour sonner le glas de la jouvence. C'est peut-être la vieille âme, qui disent tous... La vieille âme et son jeune corps vieillissant. Les cheveux blancs je les ai aperçus pour la première fois dans le miroir d'un bungalow de banlieue, à l'âge ou j'aurais dû courir les trottoirs de la métropole, un vendredi soir de septembre. Sourire aux oreilles Garçons et filles Courent les rues de la ville En vieilles espadrilles Une fenêtre étroite Entre adolescence Et la quête De jouvence
6.
retour à rivière à Simon où quand on traversait le pont deux petits coups de klaxon pour saluer mon prénom les montagnes ont rétréci sinon c'est moi qui a grandi le mont Gabriel une colline sa falaise un muret vert de gris la maison a changé de nouveau résidence d'été clin d'oeil à son plus loin passé millionaire's road, vacances dorées quand la famille s'y est établie d'anciens gagne-petits s'offrant un coin de paradis loin de la fumée de la ville et je refais le même chemin suspendue là, ma mémoire dort depuis l'enfance, jusqu'à la mort il y a près d'une dizaine d'années que la faucheuse est passée la souche de mon arbre arrachée depuis le nord est demeuré le contrée des tapis épais parfums trop forts de La Baie les vues de la fenêtre arrière de la voiture de mon père c'était la première autoroute une artère vers l'arrière pays à un jet de pierre dans la brousse l'original cottage country à la saignée de ma mémoire tous les souvenirs en tiroirs et les multiples déjà vus de mes laurentides perdues et je refais le même chemin suspendue là, ma mémoire dort depuis l'enfance, jusqu'à la mort et au réveil, ça grouille encore dans le bassin profond du nord quand je puise à cette source j'ai soif à remonter le courant jusqu'au barrage des castors qui grugent à se briser les dents
7.
sale nostalgie ce piège de l'esprit pour moi qui n'a pas compris la première leçon de vie vivre pour aujourd'hui avec ce que j'ai choisi car à travers son prisme vit une copie agrandie une belle allégorie cette caverne où je m'enfouis ou tout n'a de prix qu'à l'ombre des jours gris car tous ces vieux portraits vernis reflètent l'ennui, le désir inassouvi et parfois je dis assez ça va pas faire de pleurer avec les fantômes de mon passé et je réponds à quoi bon se priver? j'ai pris goût à me réconforter, entouré des paysages qui m'ont vu passer des amours que j'ai laissés je sais, je m'atrophie dans la géologie des strates de ma vie que je passe au tamis pour que remontent à mes yeux tous ses métaux préciaux
8.
la saison des naufrages cachée derrière un visage de célébrations, c'est le réveillon sortez les violons sur la route d'Ontario on écoute à la radio des histoires de frissons y'a tout nos démons sur baladodiffusion chapelet de voitures se suivent à la file indienne avancant dans la froidure des terres aborigènes ce chemin de croix la 401 a foi en ces grandes banlieues où mon traineau bleu nous enfonce tous les deux juste avant Toronto les autos passent au goulot y'a le monde entier qui s'est garroché pour l'anniversaire sacré naviguant encombrés d'emballages de nos présents on laisse dans notre sillage les sourires de nos parents avant la nouvelle année, de retour à la maison Montréal aura quelques degrés de moins pour l'occasion
9.
la montagne 03:10
la montagne surplombe la cité entre chaque côté la chicane les plus gros manoirs aux planchers de marbre sous les plus grands arbres le crématoire dévaler la pente jusqu’à retrouver les plus vieux quartiers d'amiante où avait brillé assez de lumière pour survivre à l’hiver d'une éternité plus la gravité te mène jusqu’au pied des plus vieux clochers éventrés par autant de gloire qui s'est épuisée d'in couloirs usés du pouvoir pour remonter le chemin de glaise ou bien la falaise tout pour retrouver le sommets de neige que tu avais laissé par le télésiège
10.
J'ai rêvé hier être au beau milieu de la mer morte, une scène étrangement familière car mon bateau était en fait la maison de mes étés d'enfance. Deux réalités mutuellement exclusives qui se rassemblent au moment du sommeil paradoxal. Du pont du navire je fixais les abords désertiques de la mer de sel, qui s'effondrent en trous béants à force d'érosion. Je pouvais voir les lumières essaimées sur la rive opposée et j'imaginais la vie en Jordanie, c'est à quelques kilomètres seulement, et pourtant on a l'impression qu'un monde nous sépare. Les perspectives de distance sont flouées en terre sainte, ce petit morceau de territoire contesté sur chaque pouce carré. Ça nous atteint d'une drôle de manière, tout le poids des croyances de l'humanité qui converge au même point. J'ai attrapé ce qu'on appelle le syndrome de Jérusalem, dans la cité de tous les dogmes et de tous les dômes. J'avais pu mettre la main sur quelques feuilles de ma plante séchée préférée que j'avais fumé au coucher du soleil sur un toit qui surplombait la vieille ville. C'était à l'heure du muézin qui appelle les fidèles à la prière, de sa voix rauque qui perce le ciel à partir des porte-voix perchés aux tourelles. Les nuées d'oiseau partaient à la volée dans un ciel couleur vanille et j'ai pu voir le Saint-Esprit redescendre sur la ville et la sauver pour tous ceux qui voudraient bien y croire. C'est un de ces rares moments où le paysage du rêve recoupe la réalité. Au fond c'est peut-être ça le tourisme, c'est un rêve qui coute cher Mais le voyage parfois tourne à l'angoisse, comme cette fois où j'étais perché sur le haut d'une montagne qui rappelle la vue du lac Peyto dans nos grandes rocheuses, où j'y ai vu une boule énorme, un cheval de Troie sphérique, rouler sur un flanc pour aller s'effondrer dans le lac, déversant un fiel rouge dans les eaux turquoise. C'était des dépouilles qui grouillaient comme des lombrics qui se répandaient dans l'eau cristalline des glaciers. Heureux sont les phares dans la nuit, les rêves qu'on peut ressentir comme une lumière jusqu'au fond du ventre. T'aurais dû voir les yeux de notre fille, la chance qu'on avait d'avoir fait une si belle enfant. C'est qu'être père dans mon rêve avait tout du miracle, jamais je n'avais vécu un amour si charnel, si fort qu'il me précipite au réveil. Mais pour en garder quoi? On m'avait déjà dit de noter les rêves, ou de les enregistrer sur un dictaphone à la table de chevet. Mais je peux plus m'en obséder comme je l'aurais peut-être fait auparavant. Depuis l'été ils sont trop nombreux et trop vivaces pour en faire sens. J'aime mieux me contenter d'être spectateur de ces éphémères belles scènes en couleurs, des fins du monde, des paysages réels ou imaginés, des amis qui m'ont quitté, de la famille qui a trépassé, parce que depuis que j'évite de rêver le jour, je pourrais pas me passer des paysages nocturnes.

credits

released February 21, 2020

Co-réalisation et mix: Francis Major
Co-réalisation: William Gough
Matriçage: Richard Addison

Paroles et musique: Simon-Pierre Lacasse

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Le grand dam Montreal, Québec

Introspective, expressive et envoûtante, la chanson de Le Grand Dam amalgame une esthétique folk-indé à une instrumentation riche et superposée.

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