1. |
le matin des magiciens
03:19
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gare à ce que tu souhaites car tu l'obtiendras
si tu comprends pas, un jour tu verras
ma sagesse dans l'avenir t'apparaitra
comme si elle allait de soi
mais ne t'empresses pas de devenir sage
fais le pas à pas le grand pèlerinage
quand t'arriveras tu t'ennuieras du voyage
en mâchant de vieux adages
mais souviens-toi toujours qu'il existe
une vérité d’alchimiste
plus qu'un roman fantastique
pour les égarés
j'insiste sur ce seul point d'arrivée
une carrote éloignée
pour toi qui a tout a gagner
et une vie pour y songer
si je parle tout bas c'est que tu es prêt
à entendre ce que tant d'autres ne pourraient
comprendre n'est pas donné à qui voudraient
veux-tu savoir le secret?
je ptetre l'air de rien, mais je fends le vent
parmi les humains, on me méprend
mais si on m'y force je déploies en un temps
les pouvoirs du tout puissant
quand viendra le jour du grand combat
surtout ne t'inquiètes pas
Le plomb transmuté en or
te rendra plus fort
suffit pas de croire, il faut savoir
ne reste pas dans le noir
vient dans mon laboratoire
on écrira l'histoire
car ce soir
le plomb devient or
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2. |
la question sans fond
03:16
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C’est un effet délétère qui n’a rien à faire
Sur nos champs d’action
Trouvez raison
C’est un cycle de misère balisé de lumière
Une course imaginée
Idéale
La métaphysique des corps crée tout un décor
Qui repose dans l’air comme autant de piliers de vent
Mes pieds cherchent une traction
Sous forme de raison
Face à la question qui a pas de fond
Si mes yeux sont grands ouverts ne t’étonne pas d’y voir
Une fin des temps
Le léviathan
C’est qu’aligner tous les astres donne une cohérence
À des points épars
Sur fond noir
La métaphysique des corps crée tout un décor
Qui repose dans l’air comme autant de piliers de vent
Mes pieds cherchent une traction
Sous forme de raison
Face à la question qui a pas de fond
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3. |
patrimoine numérique
02:47
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les ordinateurs détiennent le code de ton bonheur
en haut d'une tour, une princesse, sous les cercles des vautours
kraftwerk avant l'heure, roulait les dés, des robots de coeur
à la tombée du jour, par maladresse, l'algorythme de l'amour aura compté à rebours
si tu veux je vais t'aimer comme en temps de guerre
nos lettres on les édifiera en reliques
à l'abri du patrimoine numérique
à la lueur de mon écran, des éclats de couleur
l'odyssée de l'espace, ici sur terre, on y perd au change, hélas
HAL 9000 a pas peur, de perdre le courant, l'humain le rebranche de peur
toutes ses messes basses, un livre ouvert, le best seller des angoisses, dans la fosse au plus offrant
si tu veux je vais t'aimer comme en temps guerre
nos lettres on les édifiera en relique
comme en temps de guerre
et toi et moi on reviendra amnésiques
à l'abri du patrimoine numérique
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4. |
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J’avais écrit une toune d’amour
Quand tu étais trop loin, quelle bravoure
Ma belle amie m’a joué un tour
Il y avait entre nous
Le poids des kilomètres
Pavés sans garde-fous
Et un sentiment doux
Et le message m’est parvenu
T’avais fait du ménage
Tu t’étais éperdue
J’avais tourné la page
D’une amitié adolescente
Un peu gênée et insouciante
Mais toujours réconfortante
C’est une histoire comme une autre
Mais cette là c’est la nôtre
Jolie et pleine de fautes
Pour les jours où j’ai vu noir
T’as su me faire croire
Encore à notre histoire
Derrière nous y’a tous ce temps
Y’en a encore plus devant
J’ai choisi mon camp
On avait élu résidence
Au quartier le plus dense
Où venaient tous les amours de ma vie
Armée de bienveillance
T’as pris pays
T’es entrée dans la danse
Et devenue la plus belle dans la ville
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5. |
sourire aux oreilles
03:58
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Sourire aux oreilles
Garçons et filles
Courent les rues de la ville
En vieilles espadrilles
Une fenêtre étroite
Entre adolescence
Et la quête
De jouvence
Je me faufile
À vélo parmi
Les rôdeurs qui brillent
Bien passé minuit
Ma cité attire
De partout les rêveurs
Les enjôleurs
Y’a une ouverture rapide dans une vie, le clignement des yeux que la postérité va retenir comme un âge d'or quand t’auras les années où on verra dans ton visage le résultat de ton parcours. À 19 ans, on se sent pu jeunes--en fait on est au plus vieux qu'on n’a jamais été, mais dans le spectre d'une existence on est toujours aux premiers pas. En fait, pendant un court moment on vit l'immortalité. Suspendu dans le temps, on regarde derrière vers l'enfance comme sur une éternité qu'on projette dans l'avenir.
Quand je croise les immortels dans la ville, un vendredi soir à la fin de l'été quand les campus se remplissent, y'a des migrants des banlieues de Montréal ou de l’Ontario qui défilent les trottoirs, le sourire aux oreilles, puissants et insouciants.
Je regarde mes tempes de cheveux blancs--ce symbole de beauté pour l’homme mature—puis j'me dis, avouons-le, que ça demeure le fait d’une vie qui expire un poil à la fois. Je sais que je suis trop jeune pour être vieux, trop vieux pour être jeune, mais prendre conscience du temps qui s’échappe, c'est un constat qui n’a pas d'âge. Dans mon cas j'aurais simplement passé l'étape de la vingtaine qui s'étend, à laquelle on s'accroche jusqu'à ce que les démons du midi nous pognent pour sonner le glas de la jouvence.
C'est peut-être la vieille âme, qui disent tous... La vieille âme et son jeune corps vieillissant.
Les cheveux blancs je les ai aperçus pour la première fois dans le miroir d'un bungalow de banlieue, à l'âge ou j'aurais dû courir les trottoirs de la métropole, un vendredi soir de septembre.
Sourire aux oreilles
Garçons et filles
Courent les rues de la ville
En vieilles espadrilles
Une fenêtre étroite
Entre adolescence
Et la quête
De jouvence
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6. |
rivière à Simon
03:21
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retour à rivière à Simon
où quand on traversait le pont
deux petits coups de klaxon
pour saluer mon prénom
les montagnes ont rétréci
sinon c'est moi qui a grandi
le mont Gabriel une colline
sa falaise un muret vert de gris
la maison a changé
de nouveau résidence d'été
clin d'oeil à son plus loin passé
millionaire's road, vacances dorées
quand la famille s'y est établie
d'anciens gagne-petits
s'offrant un coin de paradis
loin de la fumée de la ville
et je refais le même chemin
suspendue là, ma mémoire dort
depuis l'enfance, jusqu'à la mort
il y a près d'une dizaine d'années
que la faucheuse est passée
la souche de mon arbre arrachée
depuis le nord est demeuré
le contrée des tapis épais
parfums trop forts de La Baie
les vues de la fenêtre arrière
de la voiture de mon père
c'était la première autoroute
une artère vers l'arrière pays
à un jet de pierre dans la brousse
l'original cottage country
à la saignée de ma mémoire
tous les souvenirs en tiroirs
et les multiples déjà vus
de mes laurentides perdues
et je refais le même chemin
suspendue là, ma mémoire dort
depuis l'enfance, jusqu'à la mort
et au réveil, ça grouille encore
dans le bassin profond du nord
quand je puise à cette source
j'ai soif à remonter le courant
jusqu'au barrage des castors qui grugent
à se briser les dents
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7. |
métaux précieux
02:46
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sale nostalgie
ce piège de l'esprit
pour moi qui n'a pas compris
la première leçon de vie
vivre pour aujourd'hui
avec ce que j'ai choisi
car à travers son prisme vit
une copie agrandie
une belle allégorie
cette caverne où je m'enfouis
ou tout n'a de prix
qu'à l'ombre des jours gris
car tous ces vieux portraits vernis
reflètent l'ennui, le désir inassouvi
et parfois je dis assez
ça va pas faire de pleurer
avec les fantômes de mon passé
et je réponds
à quoi bon se priver?
j'ai pris goût à me réconforter, entouré
des paysages qui m'ont vu passer
des amours que j'ai laissés
je sais, je m'atrophie
dans la géologie
des strates de ma vie
que je passe au tamis
pour que remontent à mes yeux
tous ses métaux préciaux
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8. |
la saison des naufrages
03:45
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la saison des naufrages
cachée derrière un visage
de célébrations,
c'est le réveillon
sortez les violons
sur la route d'Ontario
on écoute à la radio
des histoires de frissons
y'a tout nos démons
sur baladodiffusion
chapelet de voitures se suivent à la file indienne
avancant dans la froidure des terres aborigènes
ce chemin de croix
la 401 a foi
en ces grandes banlieues
où mon traineau bleu
nous enfonce tous les deux
juste avant Toronto
les autos passent au goulot
y'a le monde entier
qui s'est garroché
pour l'anniversaire sacré
naviguant encombrés d'emballages de nos présents
on laisse dans notre sillage les sourires de nos parents
avant la nouvelle année, de retour à la maison
Montréal aura quelques degrés de moins pour l'occasion
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9. |
la montagne
03:10
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la montagne
surplombe la cité
entre chaque côté
la chicane
les plus gros manoirs
aux planchers de marbre
sous les plus grands arbres
le crématoire
dévaler la pente
jusqu’à retrouver
les plus vieux quartiers
d'amiante
où avait brillé
assez de lumière
pour survivre à l’hiver
d'une éternité
plus la gravité
te mène jusqu’au pied
des plus vieux clochers
éventrés
par autant de gloire
qui s'est épuisée
d'in couloirs usés
du pouvoir
pour remonter
le chemin de glaise
ou bien la falaise
tout pour retrouver
le sommets de neige
que tu avais laissé
par le télésiège
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10. |
paysages nocturnes
03:30
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J'ai rêvé hier être au beau milieu de la mer morte, une scène étrangement familière car mon bateau était en fait la maison de mes étés d'enfance. Deux réalités mutuellement exclusives qui se rassemblent au moment du sommeil paradoxal. Du pont du navire je fixais les abords désertiques de la mer de sel, qui s'effondrent en trous béants à force d'érosion. Je pouvais voir les lumières essaimées sur la rive opposée et j'imaginais la vie en Jordanie, c'est à quelques kilomètres seulement, et pourtant on a l'impression qu'un monde nous sépare.
Les perspectives de distance sont flouées en terre sainte, ce petit morceau de territoire contesté sur chaque pouce carré. Ça nous atteint d'une drôle de manière, tout le poids des croyances de l'humanité qui converge au même point. J'ai attrapé ce qu'on appelle le syndrome de Jérusalem, dans la cité de tous les dogmes et de tous les dômes. J'avais pu mettre la main sur quelques feuilles de ma plante séchée préférée que j'avais fumé au coucher du soleil sur un toit qui surplombait la vieille ville.
C'était à l'heure du muézin qui appelle les fidèles à la prière, de sa voix rauque qui perce le ciel à partir des porte-voix perchés aux tourelles. Les nuées d'oiseau partaient à la volée dans un ciel couleur vanille et j'ai pu voir le Saint-Esprit redescendre sur la ville et la sauver pour tous ceux qui voudraient bien y croire. C'est un de ces rares moments où le paysage du rêve recoupe la réalité. Au fond c'est peut-être ça le tourisme, c'est un rêve qui coute cher
Mais le voyage parfois tourne à l'angoisse, comme cette fois où j'étais perché sur le haut d'une montagne qui rappelle la vue du lac Peyto dans nos grandes rocheuses, où j'y ai vu une boule énorme, un cheval de Troie sphérique, rouler sur un flanc pour aller s'effondrer dans le lac, déversant un fiel rouge dans les eaux turquoise. C'était des dépouilles qui grouillaient comme des lombrics qui se répandaient dans l'eau cristalline des glaciers.
Heureux sont les phares dans la nuit, les rêves qu'on peut ressentir comme une lumière jusqu'au fond du ventre. T'aurais dû voir les yeux de notre fille, la chance qu'on avait d'avoir fait une si belle enfant. C'est qu'être père dans mon rêve avait tout du miracle, jamais je n'avais vécu un amour si charnel, si fort qu'il me précipite au réveil. Mais pour en garder quoi? On m'avait déjà dit de noter les rêves, ou de les enregistrer sur un dictaphone à la table de chevet. Mais je peux plus m'en obséder comme je l'aurais peut-être fait auparavant. Depuis l'été ils sont trop nombreux et trop vivaces pour en faire sens. J'aime mieux me contenter d'être spectateur de ces éphémères belles scènes en couleurs, des fins du monde, des paysages réels ou imaginés, des amis qui m'ont quitté, de la famille qui a trépassé, parce que depuis que j'évite de rêver le jour, je pourrais pas me passer des paysages nocturnes.
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Le grand dam Montreal, Québec
Introspective, expressive et envoûtante, la chanson de Le Grand Dam amalgame une esthétique folk-indé à une instrumentation riche et superposée.
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